Le safari urbain : en route mauvaise troupe !
J’ai testé l’activité du moment : réaliser un safari urbain à Charleroi avec l’unique Nicolas Buissart. Personnalité carolo adorée ou détestée, il ne passe pas inaperçu. Les safaris urbains ont une renommée internationale et je me devais de tester cette balade insolite.
J’étais déstabilisée par Nicolas Buissart car je ne connaissais pas du tout le personnage. J’ai même eu peur… Au bout de quelques minutes, j’arrive à le cerner et à comprendre le storytelling de la balade. Avec les safaris, le but est de prendre le contre pied d’une balade touristique classique.
Le parcours
Le parcours du safari urbain change mais il y a certains spots dans le centre qui sont inévitables : le quai 10, le Passage de la Bourse… Nous sortons vite de la ville, direction les usines désaffectées grâce au chemin de halage. Par ce climat brumeux, les paysages ressemblent aux œuvres peintes par Paulus. À nouveau, les discussions vont bon train et chacun revendique son avis sur les différents sujets abordés. On quitte ce chemin pour nous réchauffer à Dampremy, premier patelin après Charleroi. C’était d’ailleurs le lieu avec l’espérance de vie la plus faible pendant l’âge d’or de l’industrie carolo suite à sa proximité avec les hauts-fourneaux.
12h30 : pause midi. Youpi, la chaleur du chocolat chaud me revigore au vu des températures glaciales. La suite du programme ? L’escalade d’un terril pour bénéficier d’une vision panoramique du Pays Noir.
Qui est Nicolas Buissart ?
Diplômé en boucher-charcutier-traiteur, Nico est parti en Angleterre pour travailler dans l’Horeca. Épicurien dans l’âme, il revient en Belgique pour changer d’orientation. Il se tourne vers l’art et la ferronnerie. C’est dans le cadre de ses études de design à Tournai qu’il créé ce concept artistique de safari urbain. Le revoilà en 2018, dix ans après, à en vivre !
Artiste dans l’âme, il a une vision de Charleroi propre à lui. À chaque arrêt, il nous explique une partie de l’histoire, la compare aux autres villes flamandes et nous explique l’évolution que le lieu a subi. Sa grande culture générale est marquée par sa franchise qui parfois est déroutante. Anti-carolo ? Nicolas est tout l’inverse. Charleroi est une ville avec des bons comme des mauvais côtés. Il n’est pas d’avis de vendre une image faussée de notre ville. Avec les safaris urbains, nous découvrons toutes les facettes de la ville, que cela plaise ou non.
Le meilleur pour la fin : un concert privé
Je ne sais pas si tous les groupes ont l’occasion de rencontrer Enrico, un local, mais en ce qui me concerne, j’ai pu discuter avec ce prophète autoproclamé, c’est comme cela qu’il se définit. La situation est lunaire. Enrico nous explique sa mission sur terre et nous dévoile son talent de chanteur. Sans 4e degré et beaucoup il est impossible de comprendre la démarche de notre visite. Il est indispensable de prendre du recul face à la situation.
Est-ce que je recommande le safari urbain à Charleroi ?
Chaleureux, Nicolas sort des sentiers battus en proposant des parcours ludiques et insolites pour visiter la ville. Concept artistique, les safaris urbains sont réservés à un public conscient de la démarche insolite. Que cela soit des étrangers, belges ou encore carolo, ils doivent comprendre que c’est une balade anti conformiste et à l’opposé des visites guidées. Si l’inscription se fait en connaissance de cause, alors je conseille de réserver l’expérience.